Amandes amères à Mende : la révolte des mères allemandes

A Mende le maire ne sait plus quoi faire, depuis quelques jours la révolte gronde. Il faut dire que la canicule de cet été a eu ici des conséquences désastreuses avec une récolte d’amandes qui, cette année, a décuplé, et localement il ne reste qu’une seule petite entreprise de conditionnement. Du coup, la petite entreprise ne connaît pas la crise, mais elle ne sait plus que faire de toute cette montagne d’amandes.

Conséquences : le stock s’amoncelle dans les hangars et déborde à l’extérieur. Jusque devant la résidence pour mères célibataires d’une grande firme allemande où s’étale une véritable mer d’amandes. « On est venues à Mende car je n’aime pas la mer » dit cette mère allemande devant ses deux filles, la petite Amanda et la grande Armande. « Et voilà le résultat ! La deuxième en est tellement perturbée que je ne peux même plus laisser seule la petite Amanda lire ».

Le maire, dépité, a fait amende honorable. En protestant, pas très catholique : « Ce n’est pas la mer méditerranée ! » amer mais déterminé. Mais les mères demandent que des mesures soient prises pour que toutes les amandes soient grillées. Ou bien qu’elles soient envoyées ailleurs, à Marmande, à moins qu’on ne finisse par jeter les amandes à la mer.

Le député, amer, a réagi aussitôt : « Si les amandes vont à la mer, moi, je suis grillé ! ». Il n’a trouvé qu’une seule solution : faire payer à la petite entreprise des amendes en cas de débordement de la mer d’amandes. « Quand la mer monte, j’ai honte, j’ai honte ! » s’est-il excusé. Il a été débouté, mais les gens sont dégoûtés. « Si on veut nous faire payer une amende pour la mer à Mende, là il y a un os ! » s’exclament les lozériens.

Remarquons cependant qu’ils ont tort de s’inquiéter, car tout le monde le sait : l’os est Rien si le héros le tait !

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Dérèglement climatique : à Grabels on assure !

On le sait, la température augmente. Et ça ne va pas s’arrêter de si tôt grâce aux efforts en particulier de nos amis industriels et du gouvernement US qui a refusé de ratifier le protocole de Kyoto. Aussi faut-il s’attendre rapidement à une transformation du climat, et l’apparition à plus ou moins long terme d’espèces tropicales dans nos contrées.
A Grabels, près de Montpellier, certains habitants ont déjà pris leurs dispositions.

Lire l’article : article31

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Tant qu’il y aura des buffles

Halte à l’invasion sauvage des futurs herbivores en 2520 !

D’après les prévisions de Météo France et Elisabeth Tessier réunis, c’est en 2520 que la température aura grimpé de presque 5 degrés en Languedoc-Roussillon. Météo France se base sur l’évolution des températures due à l’activité industrielle et l’effet de serre y afférent, par diffusion de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Elisabeth Tessier table sur la conjonction d’Uranus, Pluton, et du tirage prévisionnel de son dernier livre : « Climat et Astrologie : mauvaises nouvelles des étoiles ».

De sages précautions

Mon voisin a donc changé son véhicule en prévision de la densification animalière de la circulation routière qui, il le pense, risque de lui faire rencontrer quelque buffle sur la route qu’il prend chaque matin pour aller travailler.

« Pour peu que Météo France se trompe, ou que Tessier vende un peu trop de prévisions, et ça ira plus vite que prévu. On ne sait jamais, moi j’ai pris mes précautions… »

Avec ça, en 2520, les buffles n'aurochs à bien se tenir !
C’est ainsi qu’Emile Glaboriaux, mon voisin et ami m’a présenté sa dernière acquisition. « C’est mon vendeur de chez Trabant qui me l’a conseillée. Le pare-buffle est calculé d’après la hauteur au garrot de l’animal, tu ne risques rien ! »

Reste à savoir ce que fera Emile lorsque les lions de l’Atlas, attirés par de la chair fraîche, franchiront le détroit de Gibraltar sur des embarcations de fortune pour venir se régaler de buffle européen. M’est avis qu’ils se posteront aux virages dangereux pour attendre que des alcooliques bousculent des bovidés sur la chaussée. Il ne leur restera plus qu’à ramasser la chair fraîche, sans avoir besoin de se fatiguer. Et alors, gare à l’embonpoint !

Pour tout savoir sur les Trabant Porte Buffles, voir l’article en ligne ICI

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Le Peep-show est-il un spectacle intermittent ?

Disons-le tout net, pour être strip-teaseuse, on n’en est pas moins homme – ou plutôt femme – ce qui veut dire que comme tout un chacun, ces demoiselles ont des hauts et des bas. Mais profession oblige, bien sûr, jamais les deux à la fois. La strip-teaseuse qui a un haut est nue en bas, et celle qui a des bas peut très bien n’avoir rien d’autre nulle part ailleurs, donc rien en haut.

Un spectacle très intermittent.

Soyons précis : lorsqu’on assiste à un Peep-show, on en veut, du chaud ! Et donc des dames court-vêtues car, paradoxalement, plus c’est court plus on a chaud. Cela suffit-il ? Que nenni (et non « que nénés » comme on l’entend quelquefois, par abus de langage) ! Contempler du court c’est bien, encore faut-il que ce ne soit pas trop long. Si le court perdure, c’est dur, il faut couper court, et on n’en a plus pour son argent. D’où l’intermittence qui dure pour que ce ne soit pas trop court. Ainsi la strip-teaseuse mène-t-elle son spectacle.

Bien, mais où le spectacle s’arrête-t-il, voilà la question. Car point ne suffit de venir vêtue, jusqu’où se dévêtira-t-on ? Dans un Peep-show, c’est simple : le spectacle se termine quand il ne reste rien. Et qu’alors c’est le plus chaud. Aussi, si la strip-teaseuse veut faire plus court – pour aller par exemple faire ses courses, ou assister à un cours (les strip-teaseuses sont souvent des femmes au foyer qui s’ennuient ou des étudiantes qui ont besoin d’argent) – elle s’habille très court et arrivera plus vite à la fin. Mais comme elle gagnera moins, elle a intérêt à ce que ça dure, ce qui n’est pas très dur car il lui suffit d’être vêtue plus long. Enfin, elle dispose d’une autre arme, c’est, entre deux vêtements qu’elle ôte, d’arrêter d’ôter. Elle tourne, elle vire dans sa petite cabine, elle fait monter la pression, bref, elle ne se déshabille que par intermittence.

Nous y voilà : le strip-tease semblerait donc bien être, fondamentalement, un spectacle intermittent. Ce dont on peut s’assurer facilement en poursuivant la strip-teaseuse après son spectacle., car alors elle se rhabille, rentre chez elle, et à peine arrivée se coule un bain chaud et se déshabille. Sans intermittence cette fois car elle n’a plus de spectateur.

Intermittente ou pas ?

A la lumière de ce qui précède, doit-on cependant en déduire que, si le strip-tease est un spectacle par essence intermittent, la strip-teaseuse est une intermittente du spectacle ?

D’un certain point de vue, oui. « Ne peut intermitter que celui qui est intermittent » dit la loi du 19 juillet 1881 : « Défense d’afficher ». Se déplaçant de spectacle en spectacle, la femme qui se déshabille est ainsi obligée de se rhabiller entre les représentations, ce qui la conduit à intermitter, mais seulement par intermittence. Cependant, à y regarder de plus près (ce qu’on ne manque pas de faire devant ce genre de spectacle) on se demande si l’intermittence, à force de se poursuivre, n’acquiert pas une sorte de continuité qui lui fait donc perdre son intermittence. La strip-teaseuse serait donc, en dernière analyse, une intermittente dans la continuité, et ne peut donc prétendre au statut d’intermittente du spectacle. Dont acte.

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Harry Potter et Marcel Proust se taillent un franc succès !

Jeudi après-midi il était 14 h 30, l’heure du café, et une foule dense de plusieurs personnes se pressait devant l’étal d’Aziz Boudaoud, au puces de la Mosson à Montpellier. Tout ce beau monde attendait, parfois depuis la semaine précédente, de pouvoir acheter le bundle Harry Potter-A la recherche du temps perdu proposé tout-à-fait exceptionnellement à partir de cette heure précise qui marque la fin du café d’Aziz.

Proust-Potter.jpgMalheureusement Aziz arriva avec trente minutes de retard, ayant dû passer à l’épicerie paternelle pour refaire son stock d’arabica, et les futurs acheteurs, énervés par l’attente, en étaient presque venus aux mains. Le Potter (Tome 1 – édition 1999), ainsi que le Proust (Edition de La Pléiade – 1988) étaient – fait exceptionnel – vendus deux fois leur prix, ce qui récompensait la longue attente des initiés, excités à l’idée de pouvoir brandir bientôt leurs exemplaires marqués du magnifique bandeau PRIX SPÉCIAL + 100 %.

Dans la foule on pouvait remarquer un jeune cadre de chez Vivendi-Crédit Lyonnais, une journaliste du Figaro Magazine et le petit-fils d’Ernest-Antoine S, battant la semelle, qui se précipitèrent à l’arrivée d’Aziz pour être les premiers acheteurs. A peine devenu possesseurs de ces futurs collectors, ils se firent dédicacer leurs exemplaires par Aziz dont le sourire radieux faisait plaisir à voir tandis que la foule affluait de toutes parts, se bousculant pour s’approcher des deux semi-remorques bourrés de volumes – qui furent cependant vidés en un temps record.

Pour ceux qui ne purent avoir la joie de profiter de cette vente exceptionnelle, ils pourront se consoler en achetant les deux œuvres – hélas, séparément et au prix normal, on ne peut pas tout avoir – dans toutes les librairies. Mais dès son retour des Seychelles, Aziz, jamais à court d’idées, s’est promis de renouveler l’expérience pour faire profiter les amateurs d’exceptions d’autres magnifiques occasions (On murmure en coulisses qu’il a monté une usine Taiwanaise capable de fabriquer à la chaine des vieux PC à écran noir et blanc bombé incapables de démarrer et des logiciels sur disquettes souples 8 pouces vendus au prix de configurations haut de gamme, mais on n’est sûrs de rien. Aziz nous concocte une vraie surprise, mais qui sera démocratiquement réservée à tous)

Nous sommes vraiment haletants… Aziz, Aziz, reviens-nous vite !

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Une strip-teaseuse est-elle une intermittente du spectacle ?

A l’audience du conseil des prud’hommes de Paris, mercredi 17 décembre, une danseuse de peep-show licenciée demandait d’importantes indemnités à son employeur, cogérant d’une sex-shop. Les débats ont longuement porté sur cette question brûlante : une strip-teaseuse peut-elle bénéficier du régime des intermittents ? (Le Monde du 26/12/2003)

L’article qui rapporte cette nouvelle ne le précise pas, et le jugement ne sera rendu que le 19 janvier.

A l’association RIEN nous sommes pour ainsi dire haletants devant ce que cette personne est tenue d’exposer au grand jour. Les strip-teaseuses doivent en effet subir une formation très longue et très approfondie pour, en se dépouillant du superflu, de l’inutile et de l’artifice, se sentir totalement pénétrées et atteindre à la quintessence du rien. Ainsi, vulnérable plus que tout autre, une danseuse de peep-show a droit à une défense impartiale qui prenne en compte tous les aspects de la situation, même les plus secrets, et ne laisse les juges prononcer leur verdict qu’après un examen approfondi.

Car juger de l’intermittence d’un spectacle demande une reconstitution attentive : Quand et à quel moment le spectacle s’arrête-t-il ? Quand reprend-il ? Comment ? Pourquoi s’arrête-t-il à nouveau ? Quand reprendra-t-il ? Est-ce bientôt la fin ? Voilà les vraies questions auquel un jury compétent devra répondre, et les experts du Rien vont se porter partie civile pour pouvoir, dans un premier temps, prendre connaissance et avoir accès à toutes les pièces intimes du dossier, et dans un second temps exercer une expertise complète des parties en présence, seul moyen d’assurer une impartialité totale.

Dans nos colonnes, ne manquez pas l’enquête de nos envoyés spéciaux article30.

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Le zéro est infini…

Les zéros ne sont pas fatigués, contrairement à ce que disait Albert Eisenstein dans « Le Cuirassé Potemkine ». Bien au contraire ! Dans notre époque d’inflation galopante [[Je parle par exemple de l’inflation des rémunérations des dirigeants, ou du budget du Ministère de l’Attaque US…]] le zéro occupe la première place, reléguant le 1 à la deuxième place, le 2 à la troisième place, etc. jusqu’à l’infini relégué à la infini+1-ième place, laquelle reste, vous vous en doutez, très inconfortable. Pourquoi cette célébrité ?

Combien de zéros ?

Eh bien, parce que ce qui compte le plus, tout le monde le sait, c’est le nombre de zéros. Partout, dans toutes les mesures, les évaluations, les transactions – financières par exemple – la question importante c’est : « Combien de zéros ? » Et plus il y en a, mieux c’est. Trois zéros et deux zéros, c’est des mille et des cents. Six zéros, c’est des millions. Et neuf zéros, des milliards ! Inutile de vous dire que même si vous nêtes pas agriculteur, tout ça, ça fait pas mal de blé.

Le zéro ne se suffit pas à lui-même, cependant. Car si le nombre de zéros est important, cela ne vaut rien s’il n’y a pas un autre chiffre devant. Trois zéros, c’est toujours zéro. S’il n’y a que des zéros, c’est sans aucun intérêt [[Sauf en informatique qui ne manipule que des zéros et des un. Mais l’informatique aussi ça ne vaut rien, à voir le nombre de virus et de spams qui polluent nos malheureux ordinateurs. Et le fait que la machine que vous achetez maintenant ne vaudra plus rien l’année suivante]].

Les autres chiffres, devant ce nouveau venu, se moquèrent du zéro, s’amusant dès qu’il avait le dos tourné à casser du sucre sur son dos bien rond (« Il est nul, il ne vaut rien, il n’y a rien à en tirer, le zéro c’est que d’alle » etc.). Devant cette situation ostraciste et inégalitaire, le zéro plaida le racisme et l’intolérance. Il finit par forcer les autres chiffres à conclure une alliance de manière à ce qu’ils ne l’abandonnent pas. Prenons un petit exemple pour bien comprendre comment il s’y est pris.

Quand le zéro n’existait pas

En ces temps là, si vous vouliez vendre mille euros votre vieille 2CV à un ami, ce n’était pas possible. Le meilleur prix était donc 1111 euros, ou si vous étiez généreux, 999 euros. Le choix était vite fait par votre ami entre un euro de moins et 111 euros de plus. Si vous vouliez gagner vraiment vos mille euros, il fallait ruser et passer votre annonce comme suit : Vends 2CV excellent état, peu servi, comme neuve, 99999 kilomètres, valeur argus 1111 euros, remise exceptionnelle de 111 euros. Evidemment, c’était peu pratique et coûtait plus cher (34 lettres en plus dans l’annonce). De là vint cette horrible l’habitude des commerçants avec leurs prix à 69,99 euros, ou 99,9 euros, ou 49 dollars 99 cents. Cela date tout simplement de l’époque où le zéro n’existait pas. On pourrait croire qu’avec l’invention du zéro cette situation ridicule allait changer mais vous connaissez les commerçants, ce sont des gens frileux. Des fois que le zéro disparaisse à nouveau, ils ne prennent pas de risques.

En ces temps reculés, l’absence du zéro avait de nombreuses autres répercussions. Quand vous annonciez « mille cent onze euros » à l’époque du téléphone arabe, ça prêtait souvent à confusion à cause de la qualité déplorable des lignes. Et « neuf cent quatre-vingt dix-neuf euros plus un » n’était pas non plus très satisfaisant.

La sécurité aussi laissait à désirer puisque la tolérance zéro n’existait pas, alors qu’elle s’applique parfaitement aujourd’hui pour un vol de citron à l’étalage [[Les milliards détournées par les hommes politiques véreux ne font du mal à personne, ils sont payés par nos impôts]]. Au mieux pouvait-on atteindre la tolérance 1, une loi qui fut instituée par le cheik Ibn-Al-Ben-Sarcosi (de mère italienne) autorisant chacun à commettre un seul délit en toute impunité [[L’immam Ibn-Al-Ben-Ch’Irak en profita d’ailleurs insidieusement de nombreuses fois en faisant croire à chaque occasion que c’était la première]].

Dans le langage de tous les jours, l’absence du zéro était aussi un manque cruel. Le professeur ne pouvait pas mettre le fameux zéro éliminatoire, et les cancres, rentrant chez eux avec un « Un Pointé » trouvaient qu’ils n’étaient pas si nuls que ça. Du côté des meilleurs élèves ce n’était pas mieux non plus d’ailleurs, puisque personne ne pouvait avoir zéro faute. De leur côté les scientifiques se battaient pour savoir si l’eau gelait à -1° ou +1°, ou si elle entrait en ébullition à 99 ou 111°. Bref, cette absence se faisait cruellement sentir, et la découverte impromptue du zéro, griffoné sur des manuscrits cachés dans des amphores, disséminées au fond de grottes secrètes autour de la mer morte fut une grande découverte.

La grande fête du zéro

A compter de ce jour, le monde progressa de manière spectaculaire. Au lieu de 1111 ou 999 on pouvait désormais écrire 1000. On inventa alors le kilo, (jusque là il fallait acheter les pommes de terre au prix des 999 grammes, ce qui faisait des calculs compliqués et provoquait des files d’attente insupportables chez les marchands de légumes). Puis on découvrit la tonne : mille kilos, facile à manipuler comme concept. Auparavant, le cannabis saisi dans le port de Marseille n’était même pas signalé par la police (Au lieu de « trois tonnes de drogue », c’était « 3 fois 999×999 grammes saisis dans un entrepôt par les stup » et ça, tout le monde s’en foutait parce que c’était trop compliqué à comprendre). Enfin on inventa le mètre, et dans la foulée le mètre cube, qui remplaça l’ancienne mesure de volume appellée « Empereur Chinois » (999x999x999, le 9 étant le chiffre de l’empereur). Les architectes se mirent aussitôt à bâtir les Pyramides, puis le Louvre. La Bourse fut créée, avec des progressions possibles de 10 %, voire exceptionnellement des gains de 100 % (Le fameux « Coup de Bourse »). Un peu plus tard ce fut le SMIC avec des ajustements conjoncturels de 0,1 % (Le fameux « Coup de Boule »). Les comptables inventèrent les KF ou kilofrancs pour calculer les salaires, puis les KE ou kiloEuros pour l’ISF et la rémunération des dirigeants. Le décimètre apparut, commençant à 0 et finissant à 10 alors qu’il avait jusque là couvert que de 1 à 9 cm, (et que les millimètres n’existaient pas puisqu’on ne pouvait rien diviser par dix).
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Devant ces succès les autres chiffres se rebellèrent, surtout le 1 et le neuf qui y perdaient beaucoup au change. Ils refusèrent le système décimal pour compter les jours de l’année (qui passa exprès de 400 jours à 365, chiffre invraisemblable), et rejetèrent dans la foulée les 10 mois de 36 jours + 5 jours de congés. Ils établirent un système compliqué de 12 mois (11 mois aurait donné trop de valeur au 1) où le 3, le zéro et le 1 réussirent à magouiller, et s’attribuèrent la plus grosse part du gâteau avec des mois en alternance de 30 ou de 31 jours. Sur l’insistance véhémente du 2 allié au 8, on créa février avec 28 jours. Ce fut au tour du 9 de protester, et le 4 vint à la rescousse. On décida donc qu’il y aurait 29 jours tous les 4 ans. Le sept eut les semaines, on s’arrangea pour qu’il en ait 52 pour satisfaire le 5. Et on donna au 6 les semestres. Tout le monde était content.

Mais quand on parla de la numérotation des siècles, le lobby des chiffres non nuls intervint aussitôt et exerça de violentes pressions. Il fut donc décidé que les siècles commenceraient avec le premier au lieu du zéroième (ainsi le 12e siècle désigne les années commençant par 11 : pas très malin !). Bien évidemment pour les millénaires ce fut le même tabac [[Et donc l’augmentation, en particulier des pressions, qui comme chacun sait se mesurent en bars (dans les livres d’histoire, on parle de l’ex-pression bar-tabac)]]. On en paie les conséquences encore aujourd’hui, si vous vous souvenez du débat à propos de l’an 2000 où personne ne savait si le troisième millénaire venait de commencer ou pas. Incompréhensible, n’est-ce pas : il a fallu attendre 2001 pour entrer dans le troisième millénaire ! Cette remarquable stupidité est due à cette hargne indéfectible des chiffres envers le zéro, sans quoi l’an 2000 aurait été normalement, comme tout le monde s’y attendait, la zéroième année du deuxième millénaire [[(A suivre)]].

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Tous les lapins du monde

Rien ne sert de pourrir, il faut partir à moins.

Ainsi, parti trop tôt

Il nous est revenu bientôt,

Après quelques ronds dans l’eau.

Il avait appareillé

Le 13 octobre s’était mouillé, aidé

Par les remorqueurs Lubéron et Esterel

Qui n’avaient pas de plomb dans l’aile

Et soudain, il a fait demi-tour.

Décidément ce n’était pas son jour.

« Zont pas voulu me désamianter ! » qu’il a dit, l’animal.

Et derechef, il est rentré au bercail.

Pas de désamiantage, messieurs les espagnols ? Pas encore ?

Eh bien, vous aviez tort.

Et vous le savez bien, le tort tue.

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A Mende, un Maire amer

Repères alimentaires

Le devoir d’un maire est de se conduire comme un bon père de famille envers ses administrés. Force est de constater que dans les populations soumises à la tentation du menu hamburger, beaucoup d’administrés deviennent sanitairement sinistrés. Un maire, à fortiori médecin, ne doit-il pas protéger ses ouailles, comme une mère protège ses enfants des risques encourus pour la santé ? Même s’il est des mères qui amènent leur progéniture dans ces lieux à la cuisine peu amène où mauvaise alimentation et obésité font la paire (et la mauvaise haleine).

Plutôt que de jouer la santé publique à la roulette russe comme cela se fait à la Tsar-académie et pour éviter de commettre un impair, le Maire aurait pu donner des repères alimentaires élémentaires, comme le fait son confrère le cher Docteur Watson. Au lieu de ça, il se fourvoie dans une rengaine incroyable aux relents libertaires. Avouez qu’appliquer l’interdiction d’interdire, vieux slogan libertaire, à un symbole du libéralisme contemporain, c’est un peu fort de coffee. Bakounine, Louise Michel et Auguste Blanqui, du fond de leurs tombes vont avoir du mal à avaler ces salades. L’anarchie culinaire, c’est la soupe populaire par souci des miséreux. La distribution, payante et chère de chère pas bonne, c’est en quelque sorte nous refaire le coup de l’auberge de Peyrebelle, repaire où le consommateur appâté finissait en chair à pâté.

Le bon grain de l’ivraie

Mais l’impair est malléable. Il est toujours temps que le Maire démêle le bon grain de l’ivraie. Il est vrai que le bon train de la modernité pour le Gévaudan ne peut passer que par la gare de la Saine Nourriture Certifiée Fraîche et non pas dans le gain facile d’amères thunes poussant sur une jachère gastronomique. Il ne s’agit pas de tomber dans un sectarisme qui ne s’amarrerait qu’à une nourriture gabalement cachère car l’amarre est chère, mais il ne faut pas non plus sacrifier l’agneau de Dieu sur l’autel des ventes, et il n’y a que du bœuf dans les hamburgers. Si le temps du veau d’or s’abat sur la Lozère, on va être dans la mouïse.

Ceci dit, la formulation choisie semble surtout relever d’un verbal effet Maire. Souhaitons que ces projets restent aussi chimériques qu’éphémères. Sinon, que diront les générations futures du Maire d’alors ?

Lozérix – En chair et en hausse.

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Que reste-t-il de nos labours ?

Adieu les cèpes, bonjour les ceps

Les changements climatiques sont de mieux en mieux évalués par les scientifiques qui en prévoient les conséquences funestes à très court terme, on parle en dizaine d’années, voire moins. Il est ainsi attendu une remontée du climat méditerranéen vers nos hautes terres. Qu’adviendra-t-il alors des plantations de blé ? Elles vont rôtir au soleil ou se coucher sous les orages ? La dernière sécheresse où dès juin l’été est parti chaud, en a laissé plus d’un sur la paille, augmentant encore leur déficit d’oseille. Sécheresse qui par contre épargna le Crédit Arboricole, toujours aussi prompt à réclamer le paiement des emprunts. On objectera que les paysans cévenols, caussenards, d’Aubrac et de Margeride pourront abriter leur nouvelle misère derrière une feuille de vigne, plante qui prospère sous le climat méditerranéen. C’est vrai que si certains arrivent à produire du pinard, ils mettront un peu de beurre dans leurs épinards. Adieu les cèpes, bonjour les ceps. La vigne c’est l’oraison de l’alcoolique, mais c’est aussi les raisins de la colère quand les marchés sont saturés. C’est toujours les raisons de la colique quand les grappes sont sulfatées. N’empêche que rien n’est plus terrible pour un paysan que de plonger ses mains dans un sillon de matrice nourricière et d’être atterré en regardant sa paume de terre devenant stérile, qui à la place des pommes d’amours et des patates, ne produira plus que les pommes de la discorde.

De nouveaux sésames

Faute de blé, il va falloir trouver de nouveaux sésames pour entrer dans cette nouvelle ère qui verra les aires de battage obsolètes. La modification sera telle que cela va faire un sacré foin. Quelle reconversion possible lorsque le romarin envahira nos champs? Romarin qui n’a de marin que le nom puisqu’il pousse en zone sèche, zones où soit dit en passant à chaque printemps l’eau tarit et les poissons trépassent. Dans nos ruisseaux et jusqu’à la pisciculture de Langlade, les alevins passeront directement dans ces limbes où pour leurs âmes sonne un glas qui ferait froid dans le dos s’il ne s’agissait pas de canicule. Et si les cours d’eau et lacs se transforment en boue envahie d’algues, qui va se baigner dans cette eau mate et verte. Il en sera aussi fini de la si goûteuse baie de cynorrhodon, plus de gratte-cul mais un casse-tête pour faire les tartines. Il reste bien les flocons d’avoine, mais ça demande un certain courage.

Il y a du bouleau

Cerise sur le gâteau, la pénurie annoncée d’eau. L’eau, ce sang de la terre, est un enjeu majeur. Que va devenir cette nouvelle AOC d’oignons doux qui fait la fierté de nos marches du sud? Cet oignon de la force des Cévennes qui réclame beaucoup d’eau va finir en pelure sur lesquelles on ne pourra que pleurer. Et les exemples sont nombreux d’activités agricoles qui vont finir dans les choux. Qui dit manque d’eau impose aussi de garder une poire pour la soif, espérons que les poiriers ne seront pas altérés sinon nous ne serons pas désaltérés. Tout cela pour que quelques fumiers pollueurs et narcissiques poursuivent leurs dégueulasses et lucratives activités au mépris d’une atmosphère qui déjà ne sent plus la rose. Toujours est-il que les bois de justice que ces affreux méritent largement, s’ils devaient être redressés seront de cade ou d’olivier, ce qui n’est pas pratique car ce bois peut plier.

Il y a du bouleau pour arrêter et infléchir le mouvement. Après la semeuse qui ornait les pièces de nos anciens francs, voilà la Faucheuse qui va décimer les paysans, les consommateurs, et tous les citoyens qui n’auront plus qu’à bouffer les pissenlits par la racine et autres joyeusetés qui ne valent pas un radis. En vérité je vous le dis, loin de vous raconter des salades, si rien ne change, on risque de sucrer les fraises. Ce n’est pas le moment d’avoir du sang de navet dans les veines, mais plutôt d’avoir la pêche, pour mettre des châtaignes. Car l’avenir, ça ne compte pas pour des prunes! Debout! Il n’y a pas d’heure pour les betteraves!

Sans compter que chaleur et sécheresse vont anéantir les petits bosquets où une légère humidité fait de si moelleux tapis d’ample mousse. S’ils disparaissent, adieu les romantiques pelotages sylvestres.

Lozérix – Hallali devin.

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