Le ZOX c’est pas de l’INTOX !

Vous n’allez pas bien, n’est-ce pas ?

 Problèmes de fatigue, de stress, de maux de tête ? Pertes de mémoire, mauvais sommeil ?

C’est mon cas, je sens presque toujours que je pourrais aller mieux (sauf en vacances, où je suis hyper bien).

Et vos enfants, hein, vos enfants ? Vous ne les trouvez pas excités, nerveux, speedés ? Et malgré tout, d’autres fois ils sont tout mous…

Dans mon cas c’est vrai : pendant l’année, lors des week-end avec leurs copains ils font sans cesse les idiots. Et ensuite ils se traînent lamentablement dès qu’on parle de débarrasser la table ou de faire les devoirs. Les lundis vous verriez comme ils sont abattus.

Eh bien c’est caractéristique, inutile d’aller voir un praticien, adressez-vous directement à un charlatan : le site du ZOX. Ils font à distance un diagnostic gratuit. Plus fort encore, c’est fait sans auscultation, sans même vous connaître ni vous rencontrer. Que vous ayiez 3 ans ou 75, homme ou femme, extraterrestre ou vache normande, arrêtez immédiatement l’aspirine. Le ZOX connaît votre souci, c’est tout simplement un « surdosage » en Ondes ElectroMagnétiques Artificielles (OEMA).

On se demande pourquoi on n’y avait pas pensé avant !

Hyper simple, non ? Et normal : on sait tous que ce qui est évident ne se voit jamais du premier coup. N’allez surtout pas vous plaindre de tout ça à votre médecin, il vous ausculte uniquement parce qu’il ignore le ZOX. Pensez, il y a quasiment un MILLIARD de fois plus d’ondes qu’il y a 30 ans, rien que le chiffre vous donne mal à la tête et vous empêche de dormir !

C’est vrai, je me souviens, il y a 30 ans on dormait bien, les enfants étaient plus calmes, on n’était pas stressé, la vie était coooool… Un MILLIARD ! Tous ces zéros !

 D’ailleurs vous avez vu tous ces appareils qui émettent des ondes ? Les téléphones portables, les consoles de jeux, les ordis, les fours, même les sites Internet (très mauvaises ondes parfois)… Et toutes ces antennes, le WiFi… il y en a même dans les imprimantes ! Non, tout cela est extrêmement dangereux, la preuve, c’est marqué dans le ZOX !

Bon sang, mais c’est bien sûr ! Regardez les militaires avec leurs radars, walkie talkie, émetteurs-récepteurs… Rien de plus dangereux que les militaires, non ?

La solution : le petit bracelet-montre avec la solution ZOX

Un malheur n’arrive jamais seul, maintenant il y a le ZOX. C’est comme une montre, sauf qu’elle ne donne pas l’heure. Elle ne donne rien d’ailleurs, à part votre argent aux fabricants du gadget. Ensuite le liquide (breveté, c’est important : si vous mettez du liquide non breveté ça n’agit pas) attrape avec ses petites mains toutes les ondes artificielles (il laisse de côté les naturelles contre lesquelles on ne peut rien et qui sont bonnes pour le moral) et tranquillement il vous envoie un signal à travers la peau. (Pourquoi on ne m’a jamais expliqué ça avant, bon sang !)

Votre organisme qui parle ZOX couramment quelle que soit votre langue natale se repère, comprend le message, se renforce, et ça annule les OEMA.

Plus fort : si demain apparaissent d’autres ondes, comme bientôt le WiMAX, pas besoin de mettre à jour votre ZOX. Il sait que c’est une OEMA, il change son signal pour vos neurones (si vous croyez à tout ça, ils sont déjà pas mal atteints) et vous voilà à nouveau protégé.

Magique, on vous dit !

 Cerise sur le gâteau, le ZOX est basé sur les dernières connaissances de la cybernétique. Son efficacité a été prouvée par des études scientifiques, na ! D’ailleurs UN Professeur de Moscou, UN Docteur de Hawaii, UN du Connecticut, UN chiropactor qui exerce en Angleterre puis en France sont cautions scientifiques (des praticiens très (trop) en avance sur leur temps sans doute). Chouette, non ?

A voir les résultats du ZOX on se demande même d’ailleurs pourquoi ils ne sont que 4, les cautions scientifiques ? Le professeur Barnard il s’en fout, du ZOX ? Et le ministre de la santé aussi ? Kouchner il n’en a jamais parlé il me semble ?

Pourtant le ZOX, ce n’est pas de la m… c’est du sérieux ! Des études cliniques ont été faites sur 210 personnes, avec des Dermographes à impulsions, des Thermographes à infra-rouge la Dynamométrie musculaire, et la Polarisation rotatoire (les tronçonneuses à essence et les dameuses de trottoir étaient hélas indisponibles lors des tests).

Exclusif : Comment fabriquer son ZOX ?

Le RIEN vous donne la recette gratuitement, de quoi économiser 39 euros. En effet le ZOX est un placebo qui n’a AUCUNE ACTION mesurable ou mesurée, il n’agit que si vous y croyez donc il vaut mieux qu’il ne vous coûte rien.

Pour fabriquer un ZOX c’est tout simple :

 1 Vous prenez un bracelet (une ficelle, un ruban, du scotch…).

2 Vous prenez une capsule ou un bouchon de bouteille en plastique.

3 Vous mettez un liquide breveté dedans (comme par exemple du pipi de chat (breveté naturellement) [[Attention, il faut des chats égyptiens, ceux qui sont à l’origine des rayons bénéfiques des pyramides, c’est là le secret. Prenez un chat du quartier, faites lui faire son pipi et mettez-le dans votre capsule ça ne marchera pas. Mais si c’est un chat pyramidal, c’est tout bon !]].

4 Vous posez la capsule sur votre poignet avec le liquide contre la peau.

5 Vous attachez le tout fermement pour que le liquide ne s’échappe pas.

Et voilà, fini les problèmes ! Ce ZOX artisanal vous délivre définitivement des OEMA.

Car en effet, comment fonctionne le ZOX ?

La chaleur de la peau permet d’établir le contact entre la capsule ZOX et vous (Le ZOX du RIEN est supérieur car le liquide est directement en contact avec la peau, ça marche mieux).

Il se produit alors un phénomène super, le découplage de résonance (Ou BOX dans le ZOX) qui oblige votre corps à rétablir l’équilibre. Les OEMA perturbent, le ZOX remet ça d’aplomb grâce aux relais des connexions nerveuses.

C’est même marqué en toutes lettres : « Et tel un diapason qui donne la note juste pour l’ensemble de l’orchestre, le cerveau reçoit la «note juste» du ZOX sur laquelle il se règle pour fonctionner au mieux. »

Alleluia ! On croirait un poême de Baudelaire, vous ne trouvez pas ?

Moi je vous le dis, c’est fou la science. Le ZOX c’est le prochain prix Nobel !


NOUVEAU : Un grand concours du RIEN est lancé !

A la recherche du RIEN : Toute personne capable de nous apporter des informations scientifiques sérieuses sur le ZOX [[La teneur du brevet, la publication des tests cliniques et leurs résultats, les communications scientifiques médicales validées…]] aura la considération pleine et entière de l’association RIEN, en tant qu’apporteur de RIEN et sera citée dans notre tableau d’honneur.

Au RIEN nous aurions bien aimé attribuer au ZOX un Oie-Loue, la récompense suprème du RIEN, mais nous ne couronnons pas les charlatans. Dommage.


NOTES

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Nespresso, le club du RIEN

Amateur de bon café à l’italienne, un peu corsé et surtout parfumé, j’ai acheté en convaincu parfait il y a quelques années un système Nespresso.

Certes, la capsule de 5 grammes valait alors 0,29 euros pièce soit 5,8 euros les 100 grammes de café ou 14,5 euros les 250 g. Comparé au prix de votre torréfacteur, c’est déjà 8 fois plus cher. Mais quand on aime, on ne compte pas…

Deux mois plus tard : 69% d’augmentation.

Une mauvaise surprise m’attendait : la capsule passait au bout de quelques mois à 0,31 euros, deux centimes de plus soit 69% d’augmentation, sans justification préalable. Est-ce que les paysans du bout du monde avaient obtenu une augmentation de 69 % de leur salaire ? Je n’en ai pas trouvé l’explication dans leur magazine du Club du RIEN.

Car si on y trouve, – dans une mise en page plutôt vieillotte – beaucoup d’informations à la gloire de Nespresso et de George Clooney, l’annonce de nouveaux crus (évidemment plus chers que les autres) en série limitée (les paysans Nicaraguais sont sans doute décimés par la guérilla et il y a de moins en moins de café ?) et de la pub bling-bling (au hasard pour Audemars Piguet, une montre « d’une beauté sulfureuse » dont personne ne voudrait sauf pour la revendre illico), il n’y a pas un mot sur les paysans producteurs. Ah, si, je me trompe, P37 on lit : « Plus la demande pour notre café sera forte, plus les caisses de l’Etat et de l’industrie du café se rempliront. Nos cultivateurs pourront ainsi continuer à travailler. »

C’est dans ce magazine Nespresso que General Motors en décrépitude et qui ne vend plus ses gros 4×4 suceurs de fuel a puisé sans doute ses arguments : « Donnez-nous des sous, sinon tous nos ouvriers, les ouvriers de nos sous-traitants, les enfants, les amis, les enfants des amis des ouvriers de nos sous-traitants, leurs pasteurs, leurs curés, leurs concierges et jusqu’au Président des Etats Unis vont perdre leur travail… »

Les vertus du bon café

Dans ce superbe magazine du Club Nespresso on apprend heureusement malgré la crise financière que le café est un élixir miracle.

Si c’est vrai, il faut absolument en donner tout de suite aux traders, boursiers et autres dirigeants d’entreprises ayant pignon sur rue pour les doper dans la crise actuelle. Car le café « …augmente vos performances mentales, vos performances physiques, et protège vos cellules des dégradations oxydatives » (Oxydatives étant un mot inconnu du dictionnaire, j’en conclus que le café ne protège malheureusement pas des délires de vocabulaire).

Je pose alors une petite question : Le café, élixir miracle, protège-t-il les sociétés en difficulté, les mauvaises ventes de l’automobile et le climat en grand danger de réchauffement vers le bas ? Si oui, alors il faut vite que tout le monde achète une Nespresso.

Même Dieu en rêve quand il voit l’état du monde depuis quelques mois. Et au vu des moyens illimités du Créateur de Tout, nous conseillons à Nespresso d’envoyer son magazine à Dieu le Père en poste restante et de lui tracer un portrait désolant de tous les petits Mondiais (Extension planétaire du mot Nicaraguais).

Lui qui possède des milliards de milliards de dollars, après un Nespresso il va certainement nous envoyer une manne qui permettra à Wall Street de repartir du bon pied.

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Alerte aux alarmes de piscines

Les normes de sécurité n’ont pas mis fin aux accidents.

Chaque année a vu son lot de catastrophes dans les piscines de nos concitoyens. Les petits bobos se réparent toujours, mais les imprudences coûtent cher. Et les victimes ne sont pas seulement les maîtresses assassinées par une femme jalouse et dont le corps flotte sur l’eau dans une petite fumée rose ou les mafieux mauvais payeurs de came dans un sac de jute lestés de plomb, mais bien souvent d’innocents enfants qui ne savent pas nager, et, s’approchant trop près, chutent. Si personne n’est proche, c’est l’accident.

Au Ministère de la Sécurité des Familles un Enarque a pourtant pris le problème à la racine. Si les enfants tombent en l’absence des parents, il suffit soit d’empêcher l’accès à l’eau, soit de prévenir quelqu’un lorsque la chute se produit. Le problème ainsi posé, la solution apparaît aussitôt grâce aux technocrates qui hantent nos administrations.

Barrières et protections.

Couvrir entièrement la piscine avec une plaque de béton était la première idée. Trop chère, et problématique pour les piscines à plongeoir elle fut vite abandonnée. Remplacer l’eau par des cacahuètes de polystyrène montra après quelques tests que des bébés ignorants prenant les cacahuètes pour des réglisses blancs pouvaient s’étouffer ou mourir d’une occlusion intestinale.

On pensa alors aux barrières avec fouille au corps (comme dans les aéroports). Mais si les portiques détectent bien le métal (ce qui ne sert strictement à rien dans le cas présent) ils sont par contre incapables de savoir si l’individu sait nager. Et la fouille au corps en maillot de bains (qui ne sert à rien également sinon à se faire des papouilles) donna lieu lors des tests au ministère à d’obscures déviances sexuelles.

Finalement on opta pour de simples barrières de 1m50 de haut, qui si elles s’avéraient efficaces, pourraient ensuite être étendues dans un second temps à tous les bords de rivière, aux lacs et étangs et au côtes françaises. Le financement de ce dernier cas n’est pas encore au point puisque les piscines étant privées l’équipement est à la charge des propriétaires, tandis que les rivières et étangs appartiennent à l’Etat et la crise financière repousse cette onéreuse solution vraisemblablement jusqu’en 2184.

Les alarmes, la solution la plus pratique

Cependant, on s’aperçut que certains français n’aiment pas les barrières. Tels les anciens prisonniers, les agents de la circulation ou les gardes de chemin de fer ayant perdu leur emploi aux passages à niveau. Il fallut pour ces cas particuliers trouver autre chose, et ce furent ces petites alarmes flottantes qui se déclenchent dès que quelqu’un tombe à l’eau. Evidemment, lorsqu’on plonge il faut penser à couper l’alarme auparavant. De même si le chien aime se baigner il faut neutraliser l’engin, et en cas de vent et de vaguelettes souvent le déclenchement est intempestif. Les alarmes n’ont donc pas eu le résultat escompté. Pire, il semblerait bien que des enfants se soient mis à s’amuser à déclencher le dispositif, pour faire venir papa quand on a la flemme d’aller chercher sa bouée ou tout simplement pour lui faire peur quand il nous a grondé pour un zéro en maths.

Hélas, après quelques années de test il semble que ces systèmes sécuritaires aient un petit problème pour remplir pleinement leur fonction. Plusieurs accidents de barrières ont eu lieu lorsque des adolescents prenaient leur élan depuis le fond du jardin pour plonger, avec plaies, éventrements, bosses diverses et chutes graves. Quant aux alarmes, leur bilan est nul. Si elles ont évité trois noyades l’an dernier elles en ont provoqué trois autres : quelqu’un a noyé son voisin à son retour de vacances car l’alarme, déréglée, sonnait depuis dix jours sans discontinuer. Un autre a assommé son enfant qui jouait chaque matin avec l’engin pendant une heure avant de partir à l’école. Et un chien énervé par le son trop aigü a mordu gravement un secouriste alerté par le bruit.

Au Ministère de la Sécurité des Familles on songe à demander aux pisciniers de ne vendre plus désormais que des piscines remplies de plastique bleu, où ne pourra plus se baigner mais sur lesquelles on pourra marcher sans crainte de se mouiller, comme le Christ, et ainsi peut-être s’élever gentiment vers le ciel en cas de mort violente. On a suggéré également de peindre au sol l’image de la piscine, car beaucoup de gens s’allongent pour prendre des bains de soleil et ne se baignent pratiquement jamais.

De nombreux projets restent à l’étude.

La sécurité à 100% est donc en bonne voie…

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Vacanciers à destination de la Provence/Languedoc

…qui descend des deniers contreforts de celles-ci aux plaines alluvionnaires du Rhône et du Vidourle, territoires dangereux où rodent encore d’inquiétantes présences, des risques auxquels s’exposent ces nomades saisonniers. Pôvres touristes trompés par l’omission permanente d’information pertinente dues aux médias francoparisiens ligués avec les intérêts touristiques de la susdite province qui croule sous un soleil de plomb et s’étale comme un camembert oublié au sahel et se liquéfie autant par la chaleur que par de fromagères larmes car il sait qu’il ne reverra pas sa Normandie…

…les vaches rousses blanches et noires sur lesquelles tombe la pluie, et les cerisiers blancs, une mare avec des canards, des pommiers dans la prairie et le bon cidre doux, les œufs, les bœufs, un p’tit village plein d’amis et puis les filles aux joues rouges qui donnent aux hommes de là-bas, qui donnent aux hommes de l’amour, l’amour made in Normandie.

De considérables risques

Car, ce qui n’est pas dit pas à tous ces braves égarés des congés payés, c’est qu’en se rendant la bas, ces longues caravanes de juilletistes ou d’aoutiens, ces bédouins autoroutiers, routiers, aériens et chemindefériques qui patientent 11 mois pour aller, le 12eme, planter la tente, louer le cabanon, ou investir le mas, prennent de considérables risques inconsidérés. C’est sidérant! Ils peuvent à tout moment être attaqués par des nuages de moustiques dont les moins recommandables pourraient bien leur refiler le virus du Nil. A toute heure du jour sont posés sur les troncs d’arbres des escadres vrombissantes de cigales dont l’impact sur les tympans est comparable au décollage des Rafales-marine du pont du Charles-de-Gaulle. A la nuit tombée, il est fréquent que les vols de flamands roses se rendant au point d’eau se fassent, en guise d’apéritif, une becquetée de touristes.

Vous croyez qu’il s’est inspiré de quelle région Alfred Hitchcock quand il a tourné son film «Les oiseaux»? Certains témoins, adeptes du jaune, ont même prétendu avoir vu des éléphants roses se joindre, par mimétisme, aux flamands. Cette scène aurait été observée dans le ciel de Vallon-pont-d’Arc. – Plus terrible encore, on ne compte plus les crocodiles qui hantent les égouts de Nîmes et qui se croquent une Odile, un Maure, une jambe ou un monsieur d’un seul coup de mâchoire ! Et en plus les Nîmois en sont fiers, ce vaurien de saurien orne même le blason de leur cité ! Les agents d’entretien qui s’affairent à entretenir les réseaux d’eaux usées de la ville sont souvent victimes eux aussi du vorace reptile. Une seconde d’inattention, subrepticement la bête bondit et hop, l’affairé est dans le sac.

Encore plus fort, la Tarasque s’éloigne volontiers des environs de Beaucaire et Tarascon (d’où son nom). Ce spectaculaire animal à mi-chemin entre le tatou, la tortue et le stégosaure, déjà décrite en son temps par le zoologue Alphonse Daudet aime à se nourrir de force dadais qu’elle vient chasser dans les zones périurbaines entre Arles et Nîmes et dans les campings municipaux des villages allentours qui constituent ses garde-mangers.

L’abominable homme des garrigues

Mais, de tous ces dangers extrêmes, il en est un dont l’horreur indicible va au delà, et dont le seul nom glace le sang, même à ceux qui ont le sang chaud comme Panza, et qui plus est à ceux qui font déjà preuve de sang-froid comme les picards. Le pire qui puisse arriver, c’est d’être la proie de l’abominable homme des garrigues (AHG). Ce prédateur redoutable à l’humeur facilement aigrie, agressif, est le premier chaînon de la lignée des pithécanthropes, un Adam de l’amer en quelque sorte. C’est un hominidé omnivore au pelage fauve foncé échappé du pléistocène, mais sa cène à lui se compose des apôtres qui randonnent naïvement dans le maquis méditerranéen, et son appétit féroce n’est pas forcément rassasié au bout du 12eme! Maintes fois vu, décrit, photographié, dessiné, portraitisé, estampillé même, il vagabonde dans les milieux forestiers à végétation basse, sans que les autorités compétentes n’aient jamais fait la moindre recommandation alors que cet homme des bois excelle dans la traque des hommes aux abois. Alors, prenez garde et faites savoir autour de vous qu’il est des coins à éviter ! J’en donne pour preuve la comptine qui se chantait déjà lorsque les enfants lozériens étaient contraints, par manque d’infrastructures universitaires, d’aller étudier supérieurement dans les territoires de chasse de l’AHG :

 Petits lozériens plein de peine,

 Dans le Gard prenez garde à vous,

 Il est de sombres bêtes humaines

 Plus féroces que les loups ».

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Un commando lozérien couche le menhir d’Er Groah (Morbihan)

L’acte, qui laisse couché sur la lande quatre morceaux épars du monolithe, a été commis par le FLL (Front de Libération de la Lozère) si l’on en croit un communiqué. La brigade de gendarmerie de Locmariaquer, renforcée par les sections de police judiciaire de Lorient et Vannes, par la cellule antiterroriste de Paris et par la police scientifique de Lyon, ont entamé une enquête qui s’annonce difficile.

Aucun indice, c’est l’indice de professionnels

Les artificiers, en grands professionnels, n’ont laissé aucun indice sur les lieux. Le texte par lequel le FLL (Front Lozérien de Libération) revendique l’attentat a été adressé aux journaux le Midi-Libre et la Lozère-Nouvelle et aux médias radiophoniques.

Le FLL (Front Libératoire Lozérien) justifie son action de destruction du mégalithe breton pour:
«… mettre fin à l’usurpation de titre de plus haut menhir de France, fallacieusement attribué au menhir de Locmariaquer, en totale méconnaissance des mensurations du menhir du Chapel (commune de Laubert – Lozère) qui mesure 29,83m (dont 1,83m hors sol) pour un poids estimé à 400 tonnes. Sourdes à nos multiples demandes formulées par courrier simple puis par courrier recommandé avec AR, les autorités élues et administratives municipales, cantonales, départementales et régionales bretonnes, en laissant se perpétrer de manière continue cet attentat de fait qui portait gravement atteinte à la réputation des mégalithes lozériens en général et au menhir du Chapel en particulier, il convenait de mettre fin, par tous moyens, à cette situation injuste et connurbatoire à la vérité archéologique et historique de notre patrimoine sacré».

De facétieux lozériens

Facétieux, le commando du FLL (Front de Libération Lozérienne) c’est adjoint les talents de parolier de Charles Trenet, pour signer son message d’un air explosif de circonstance :

Boum,

 Quand Locmariaquer fait Boum,

 Son menhir lui aussi dit Boum

 Et c’est la Lozère qui s’éveille.

La pendule a fait tic tac tic tac

 Les pains de plastic ont fait pic pic pic pic

 Glou glou glou font tous les bretons

 Et les cloches en Lozère font ding din don.

Boum

 Quand Locmariaquer fait Boum,

 Son menhir lui aussi dit Boum

 Et c’est le notre qui s’élève.

Boum

 Le monde entier fait Boum

 Tout l’univers fait Boum

 Quand le FLL fait Boum Boum Boum.

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O tempo rat, ô mores.

Le rat-dégoût, quand le rat meurt…

Quand il est des villes, il vit dans les égouts. Même si des égouts et des couleurs chacun a sa propre vision, le rat est principe doté d’un pelage gris sale. C’est la variété commune du rat dit «noir». Ce dernier n’est pas la grosse légume de l’espèce, place tenue par le rat blanc. Celui-ci vit surtout dans les laboratoires où sa passion pour les sciences et ses capacités de mutations rapides en font un compagnon fort apprécié. Dans cet environnement, il est souvent soumis à de douloureuses expériences, et, au bout de quelques temps, notre rat déchante, avant de ramollir et de se transformer en rat débile. Puis, la plupart du temps, le rat meurt, ce qui sème la pagaïe. Néanmoins, cette espèce rend de grands services, surtout les jeunes, les plus appréciés, qui prêtent leurs corps graciles aux bistouris des chercheurs. Chacun d’entre eux garde d’ailleurs un souvenir ému du premier petit rat qu’il opéra, au son d’une musique classique ou d’une rhapsodie.

Le rat des champs…

Quand il est des champs, ce gredin grignote les grains des granges et des greniers, au grand dam des agriculteurs grugés par ces graves déprédations. Cette propension à commettre des crimes ou des mauvaises actions lui vaut souvent d’être désigné comme à l’origine de toute action délictueuse et d’apparaitre comme le suspect idéal. Dès qu’un délit survient, on dit: «c’est les rats!». Ce rat méchant est une espèce très prolifique. Au moyen-âge en Angleterre, il a fallu toute la virtuosité d’un Sarrazin, joueur de guitare ancienne a seize heures, qui s’est servi de son instrument comme d’un appeau pour entrainer les rats vers une rivière pour qu’ils s’y noient, comme de vulgaires lemmings. Ce que fit ce Maure aux rats, de haute luth, a donné nom à la voie empruntée par les animaux: «la lemming way». Aujourd’hui, on y rencontre surtout de vieux hommes et leur mère.

A l’eau ?

Cet être infâme existe aussi en version aquatique: rat-gondin, rat musqué … Embarqué sur un navire, s’il vient à le quitter, c’est mauvais signe, un naufrage est à prévoir. Cette capacité du rat, lorsqu’il est en mer, à être oiseau de mauvais augure a été immortalisée par Géricault dans son tableau «le rat d’eau de la Méduse». Ce rat d’eau, tel un voleur, dérobe et corrompt tout ce qui tombe entre ses pattes, se servant parfois, en plus de ses dents, de sa queue comme d’une lime-masse. Lorsqu’ un rat et tous ses congénères ont abandonné un navire, ils nagent en grappes constituées de milliers d’individus avant de s’échouer grâce aux vagues montantes. Ces rats de marées laissent les plages noires, souillées de leurs groupes agglutinés. Sur terre, partout où le rat passe, tel un vautour, plane sur lui une mauvaise réputation. Dans la région de Bourg-en-Bresse, on moque souvent les personnes avares ou économes à l’excès en les traitants de rat d’Ain.

Il n’a pas dans le vocabulaire français l’image positive qu’a sa cousine la souris. Je souris, cela signifie que mon visage, sous l’effet d’une émotion qui, partant du cerveau, impose aux muscles de la face une contraction, exprime un sentiment de joie et de plénitude d’intensité variable. Alors que si je rate quelque chose, j’en serai fort cont-rat-rié. Son physique repoussant en fait le miroir idéal de nos difformités. L’enchanteur Merlin se moquait souvent d’une apprentie magicienne peu gâtée par la nature, et lui disait qu’elle était fée comme un rat. Plusieurs dictons populaires mettent le rat en scène. A bon chat bon rat, pour la vie des rats dit-on en France. Les Japonais ont : « A rat qui rit vendredi, dimanche pleure le rat» et en Italie:« Quand le rat vit au lit» signifie qu’une maison est mal tenue.

En gastronomie, le rat n’est pas plus apprécié. Une fesse de rat est trop maigre et sa chair n’a aucune qualité gustative. Seuls les orientaux ont une recette basée sur le rongeur. Il est servi comme farce au cœur d’une pâte sucrée et parfumée. Ce plat, le rat-hâte-loukoum est confectionné depuis la Turquie jusqu’au Maroc. Restons en Orient pour signaler que les pièges les plus réputés pour la capture de ces rongeurs sont les pièges à rat d’Ephèse, ville de Turquie, proche d’Izmir.

Terminons cette étude en souhaitant une bonne année à quelques célébrités de signe zodiacal chinois: Catherine La Rat, Marguerite du Rat, Rat Bijacob, Nicolas Saratkosy, Rat Mayade et Rat Mona, que cette dernière inspire des rêves merveilleux à tous.

Lozérix – marin au rat port et rat batteur d’estrade

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La disparition des Mammouths

Une grande fête de l’automne

Ainsi dès le mois de septembre la tribu de Oumhr se mobilisait pour la chasse au mammouth. Avant les grands froids de l’hiver sibérien (-30° à l’ombre) il fallait absolument capturer un ou deux de ces pachydermes pour survivre jusqu’au printemps. Tout était utilisé dans le mammouth, depuis la fourrure servant à fabriquer les logements (appelés yourthes) ou les coiffures de poils tressés (les moumouthes) jusqu’aux plus petits os parfumant délicieusement le pâté en crouthe. On en faisait du saucisson de lion, des côtes de port qu’emportaient les marins, du jambon de Bayonn’ petite bourgade au bord du lac Baïkal, des tripes à la mode de camp… bref un mammouth servait à tout.

Grâce à l’invention de la mythologie on savait depuis peu s’attirer les bonnes grâces du Mammouth Vénérable, dont un fantôme nimbé d’une auréole lumineuse s’était présenté à la sœur de Oumhr, au fond de la grotte à Lourthes.

Depuis cet événement tout bon néanderthalien se devait d’avoir sur son autel un œuf de requin (qui était sphérique et translucide), avec le petit Mammouth Vénérable à l’intérieur, et quand on agitait l’œuf il y avait de la neige qui retombait sur la statuette.

On lui faisait des offrandes, au Vénérable, car il présidait aux destinées et de son bon vouloir dépendait la paix sur terre et d’abord la bonne chasse au Mammouth. Quand il était de bonne humeur le Vénérable permettait en effet qu’on capture un de ses sujets pour profiter de ses bienfaits avant l’arrivée de l’hiver.

La Grande Catastrophe

Autant dire que ce qui arriva cet automne là fut la première des grandes catastrophes de l’humanité : aucun mammouth à se mettre sous l’Adam !

Depuis le début septembre, pourtant, Oumhr et les siens avaient battu la campagne sibérienne en tous sens, construisant de grandes fosses couvertes de branchages pour capturer les mammouths, préparant des pièges sophistiqués, traquant l’animal dans toutes les vallées habituelles où d’ordinaire paissaient les animaux divins. Mais cette année, il n’y en avait plus trace, les mammouths avaient disparu !

Bien entendu on consulta aussitôt les sorciers qui donnèrent la conduite à suivre : si les mammouths avaient disparu c’étaient que le Vénérable était en colère contre les humains. Ils avaient trop chassé, trop mangé, trop bu, trop profité de la vie sibérienne et couru le guilledou sous la yourthe de poils. Le Vénérable était mécontent. Il fallait donc l’amadouer en lui faisant des offrandes, sacrifier quelques humains au besoin, faire des génuflexions et réciter des paroles sacrées.

Oumhr et les siens se plièrent aux recommandations des sorciers. Sans résultat.

L’hiver approchait, la température descendait et pas un mammouth à l’horizon. Si encore il y avait eu un réchauffement climatique ! Mais non, on était toujours sous les -13° en octobre…

Le Groupement Intertribal d’Eradication des Catastrophes

On décida donc de se réunir entre néanderthaliens, hommes de Cro Magnon, homo sapiens et homo habilis pour créer une commission d’étude spéciale qui trouverait ce qui n’allait pas. Certainement les humains avaient fait quelque chose de mal, pollué la Terre ou inventé un maléfice qui avait rendu les mammouths transparents, les avait fait fuir sous terre ou dans un autre continent, ou même les avait peut-être exterminés. C’est ainsi que fut créé le premier GIEC , il y a plus de 40 000 ans. Les homo sapiens dans leur langue différente l’avaient appelé Institut de Purification ces Catastrophes Concomitantes ou IPCC mais c’était la même chose.

Oumhr devint le président du GIEC, et prit avec lui une bonne partie de sa famille pour faire des enquêtes. Qu’allaient-ils découvrir ?

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Le café, sous le pas d’un cheval…

De la pédale de frein à l’aspirine

Impossible d’imaginer un monde aussi désolé que celui de notre compère Oumhr. Paris Match et TF1 n’étaient pas inventées, pas plus que Sarkozy bling-bling ou Cecilia pas-tatras. Le pétrole n’était pas à cent dollars, ni même à vingt, ni même à zéro car personne n’avait encore inventé le pétrole, ni les idées d’ailleurs. Mais bon avant d’aller travailler plus pour gagner rien il fallait boire son café et Oumhr était là devant une énigme majeure : comment trouver la recette ? Car devant son lait froid aux Kellog’s Oumhr ne se sentait pas d’attaquer sa rude journée aux champs. TOUT à inventer, ça ne vous dit rien ? Personne n’avait encore idée de ce que seraient les assurances sur la vie, les vilebrequins ou les archevêques, les péchés capitaux et les amalgames dentaires, les steacks hachés ou le cigare de la Havane. Que faire ?

Oumhr commença sa première idée après la découverte du feu, une sorte de flamme chaude qui faisait bon quand on avait froid l’hiver et qui éloignait les ours de la tente dressée chaque soir. Son idée était simple : les restes du repas de la veille, au lieu d’être bêtement jetés à la déchetterie ne pouvaient-ils pas être à l’origine d’une boisson chaude à ajouter au lait du matin, histoire de se réveiller et de se donner un peu de nerf pour aller attaquer le bison ou labourer le champ de sorgho ? Quelque chose de bon, qui sentirait bon le café dont avait parlé leur ancêtre Adam, et qui plus tard permettrait peut-être d’y tremper des galettes bretonnes. A cette simple idée les narines de Oumhr frémissaient délicieusement à chaque aube, et il se dressait d’un bond entre le bœuf et l’âne dans son douillet lit de paille pour expérimenter une nouvelle recette matinale.

L’âne pour avoir du son

Il commença par tambouiller dans une grande marmite tous les restes de la veille : un peu de cet os de cuisse de mammouth avec les racines d’artichaut trop dures, de la graisse de Yack pour donner un peu de goût et quelques pincées de sable revenues à petit feu. Evidemment cela vous semble sans doute stupide mais vous-même, parisien occidental attablé au Fouquet’s, avez-vous bien idée de la manière dont les Inuit mangent leur phoque ? Non, n’est-ce pas ?

Ensuite Oumhr s’était fabriqué un filte Melitta avec des feuilles de bananier séchées et y versait de l’eau chaude, par dessus son ragoût concentré. Le fumet ne lui semblait pas tellement propice à une belle journée de labeur mais il s’obstina longtemps – quelque 100 000 ans – avant de commencer à trouver le breuvage un peu plus accueillant. L’idée c’était la to-ré-faction, il en était persuadé, le mot lui semblait joli et propiciatoire. Prendre quelque chose, le griller délicatement sur une pierre, le broyer avec une pierre polie, puis faire passer dessus un liquide chaud pour recueillir le nectar par en dessous c’était séduisant. Et pendant qu’il refaisait ses tentatives les autres avaient inventé la tasse, la cafetière et le charbon de bois, ce qui lui facilita la tâche diantrement il faut bien le noter. Le pied à coulisse par contre ne lui aurait été d’aucune utilité et c’était tant mieux car il n’était pas encore inventé au moment des grottes de Lascaux.

L’ingrédient, la substance de base fut difficile à trouver et il dut effectuer de nombreux essais. Après les poils de martre, il essaya la bouse de zébu qui lui parut un peu trop corsée. Un jour il découvrit les tomates, mais elles avaient trop de jus et refudaient de se torréfier ou bien éteignaient le feu avant d’arriver à maturité. Il fit alors d’autres tentatives avec des bananes, du rutabaga, des choux-fleurs et des endives belges (enfin, pas loin). Dans le doute il essaya alors les minéraux comme la pierre de Castries ou le marbre de Carrare, le quartz et le minerai de fer. Puis ce fut le tour des animaux avec le Tigre de Tasmanie, le fourmilier, la poche de kangourou, la baleine puis le rouget grondin. Enfin il essaya le mil, la caroube et les feuilles d’ananas plus faciles à se procurer que la baleine.

Le miracle se produisit le jour où un ami lui apporta de la graine de café, de la vraie. Il regarda, émerveillé, les petites billes reluisantes et se dit que ce dernier essai serait le bon.

 Sois béni ! s’exclama-t-il, sans savoir ce que pourrait bien dire ce mot inventé pour la circonstance. Comment s’appelle ce végétal ?

 Je ne sais pas, alors je l’ai appelé « café » pour me souvenir.

 Eh bien avec ce café je vais peut-être enfin faire du café !

Et effectivement il eut raison. Il faillit rater la recette à plusieurs reprises, d’abord lors de la cuisson poussée trop loin, la cendre ne donnant pas un résultat digne de ce nom. Puis il tâtonna pour les proportions, commençant par en mettre trop peu avec une pincée pour douze litres d’eau, puis exagérant avec douze cent kilos par tasse. Ce n’est que lorsqu’on eut inventé la première cuiller à café qu’il trouva le dosage idéal, une par tasse, plus une pour le pot.

Ragaillardi par sa réussite Oumhr but plusieurs tasses d’affilée.

 Maintenant se dit-il, dans les cent mille ans à venir je vais inventer le thé.

Il avait en effet une tribu amie, les five oclok, qui habitaient très au nord et aimaient bien les boissons d’après-midi. Après le café, le thé ce serait vraiment du gâteau.

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Oumhr, Official Virtual Man Homo eRectus

Oumhr, la bonne idée faite homme…

Et voilà déjà la première question : est-il mâle ou femelle notre ancêtre originel ? On se heurte là au même problème que l’œuf et la poule pour savoir lequel est apparu en premier : Oumhr était-il un homme ou une femme ?

Mais si dans le cas des gallinacés le doute subsiste toujours, pour les humains la réponse s’impose d’elle-même : Adam seul ne peut pas avoir de descendance, alors qu’Eve peut apparaître gravide dès le premier jour. Elle accouchera ainsi neuf mois plus tard de deux jumeaux garçons et fille qui formeront le premier couple, ou même d’un simple petit garçounet qui ignorant les préceptes de Freud et d’Oedipe sera séduit à l’âge adulte par sa jolie maman à qui il procurera ensuite une nombreuse descendance.

Bien vite cependant, malgré cette origine féminine de l’espèce, ce sera le sexe masculin qui prendra le dessus pour s’attribuer la meilleure part du gâteau, cela tout le monde le sait. Oumhr est donc un homme bien que les recherches les plus récentes s’accordent à penser que les deux sexes ont pareillement contribué aux progrès de la civilisation (on note simplement que les inventions les plus agressives et guerrières sont masculines alors que les femmes se sont plutôt consacrées à ce qui embellit la vie).

La naissance de l’agriculture

Bien vite les premières générations se rendirent compte qu’il fallait manger pour vivre. Cela tombait sous le sens car Oumhr avait toujours faim, et heureusement en se baladant dans sa vallée primitive il trouvait de jolis fruits, de la salade et des artichauts. Le premier problème qui se posa à lui fut alors de trouver de la viande car le régime végétarien ne lui suffisait pas.

Ses premières proies animales furent donc des mulots et des pigeons qui abondaient dans sa vallée si accueillante. Restait à trouver comment les rendre propres à la consommation, c’est-à-dire les tuer pour pouvoir mordre dedans sans que l’animal ne vous griffe la joue ou ne vous dévore la lèvre. Ce fut l’apparition du premier outil : la hache de pierre (Pierre ne fut un prénom qu’à partir de l’an zéro, il s’agit ici du mot désignant un caillou et non un homme).

De fil en aiguille Ouhmr se mit à imaginer de nombreux autres outils à partir des os (ceux des mulots ou des pigeons) du bois, et des différentes substances qui l’entouraient. Peu à peu naquirent ainsi le fil et l’aiguille, le vêtement Prada et le cuir véritable. Et pour avoir ensuite le temps de faire les magasins Oumhr dut inventer un moyen pratique pour ne pas aller rechercher à tout moment des baies et autres légumineuses chaque matin que Dieu fait. C’est ainsi que naquit l’agriculture, bientôt suivie par l’élevage, les boissons alcoolisées et le Coca Cola.

Il y eu une vache, il y eut un Taureau, et ce fut la première ferme.

Evidemment vu comme cela tout s’explique fort bien. Une question se pose néanmoins : pourquoi a-t-il fallu tout ce temps pour inventer le supermarché ? Quelques millions d’années, pas moins, alors qu’on les construit aujourd’hui en quelques mois sur les bords des autoroutes ?
La réponse est simple : il fallait d’abord inventer puis tester toutes les recettes !

Comment se faire un bon café ?

Eh oui, aujourd’hui tout le monde le sait : se faire un bon café est à la portée du premier venu. Qu’on soit Grand mère ou simple citoyen on prend du café qu’on moud et on passe dessus de l’eau chaude. Il n’y a pas plus élémentaire, me direz-vous. Oui, sauf qu’on oublie que Oumhr ne savait rien de tout cela. Il ignorait ce qu’était le café, où on le trouvait, et surtout quelles étaient les étapes nécessaires entre le grain du caféier et la tasse en porcelaine. Car juste au moment où le serpent du paradis terrestre allait aborder avec Eve la recette du café « al dente » l’ange Gabriel lui avait tranché subitement la tête ce qui l’avait incontinent rendu muet.

Personne ne peut imaginer par la suite les affres de Oumhr, qui se transmettait de génération en génération le souvenir d’un café parfait, avec ses variantes turques, cappucino, léger, glacé, arrosé au rhum… dont il rêvait chaque matin devant son bol de lait. Ouhmr resta ainsi prostré jusqu’à huit heures (heure de son métro) pendant quelques milliers d’années, contraint de tester jour après jour les plus invraisemblables combinaisons avant d’arriver enfin à notre délicieux café au lait…

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Notre Loch Ness à nous

Les champignons, surtout les comestibles, ont disparu du sol et des sous-bois lozériens depuis plusieurs décennies. Pourtant, leur légende peuple encore l’imaginaire collectif, au point que des individus animés de louches intentions arment encore d’improbables expéditions vers nos Hautes-Terres pour y chiper, qui du cèpe-tête-de-nègre, qui de la gironde girolle, qui du pied-de-mouton pour accompagner la tête-de-veau, qui de la morille rieuse, qui du mousseron carrément à lamelles, j’en passe et des meilleurs (qui ne rêve pas de ronger l’orange oronge dite amanite des Césars par exemple).

Tous ces champignons sont retournés à la poussière, identique à celle qui sort d’une vesse-de-loup du Gévaudan prise entre l’enclume du sol de la mère-patrie et le marteau de la lourde semelle de la chaussure de pays. Jamais découragé par leur bredouillerie, ces invétérés chercheurs peu cérébrés entretiennent ainsi l’éclat de l’auréole qui illumine cette fantasmatique quête. Peut être serait-il bon que les autorités locales, à l’instar de celles d’Inverness (Scotland), valorisent cette emblématique absence comme les Highlander l’ont si bien fait pour Nessie, sympathique élasmosaure échappé de l’ancien temps dont on parle souvent mais qu’on ne voit jamais. Sauf à la une de feuilles de choux dont l’encre grasse recouvre un vil papier d’informations éhontées, en l’absence d’information véritablement utile à l’humanité.

Alors, hélons le haut et loin : il n’a y pas et il n’y aura plus de champignons en Lozère. Les derniers qui poussent encore leur chapeau hors du sol ne le font plus que dans les rêves des enfants. Quant aux trompettes de l’Armor, c’est en Bretagne qu’elles se trouvent. Non, décidemment, de nos jours, la meilleure omelette aux champignons se fait avec ceux d’entre les doigts de pieds.

Lozérix – Champignon noir déniché de Chine et annamite phalloïde

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