Mariage homosexuel : Mgr Ricard résolument « Père No »

Le président de la conférence des évêques de France, Monseigneur Jean-Pierre Ricard dont le dernier essai philosophique a fait grand bruit [[Adam prêtre, pour quelles ouailles ? – Editions de la Procure – Paris 1902]] s’est affirmé en « désaccord total » avec le mariage homosexuel que le député-maire Noël Mamère s’apprête à célébrer le 5 juin prochain dans sa mairie de Bègles. Convenons-en, l’archevêque de Bordeaux ne manque pas d’arguments : « Si notre société donne tant d’importance au mariage d’un homme et d’une femme, (…) c’est parce que le mariage assure également le renouvellement des générations. »

Un avis d’expert

En effet, monseigneur Ricard s’y connaît en procréation. La formation des prêtres insiste en effet d’autant plus sur la sexualité humaine que ces hommes qui vont consacrer leur vie à leur dieu ne sauront jamais ce qu’est une femme, un homme marié, un couple ou même l’amour et appelleront l’acte sexuel un péché – qu’il ne faut commettre que pour procréer. Pas étonnant si leurs maîtres en théologie – eux aussi d’autres prêtres totalement abstinents – insistent sur ces pratiques qui sans cela ne pourraient paraître qu’incompréhensibles aux jeunes séminaristes. Ils se transmettent ainsi de génération en génération grâce à une abondante littérature et quelques cassettes vidéo les secrets d’alcôve de leurs concitoyens et en savent beaucoup plus là dessus que vous et moi, expertise oblige. Cette information a aussi un autre but : faire prendre conscience aux religieux catholiques qu’ils ne doivent pas être trop persuasifs – Rome a calculé qu’un pays où tous les habitants feraient vœu de chasteté risquerait de disparaître totalement en l’espace d’un siècle seulement. (Laisser quelques spécimens embrasser la religion protestante ne serait envisageable qu’en cas d’extrême urgence).

Un parcours exemplaire

Très tôt, monseigneur Ricard a franchi les 51 degrés de la conscience, notamment lorsqu’il a réalisé soudainement que tous les humains, y compris les hommes d’église, sont conçus avec péché – et cela lui a fait horreur. Ne pouvant épouser la vierge Marie – ce qui n’aurait d’ailleurs servi à rien – il décida donc de laisser à d’autres le soin de commettre les péchés nécessaires à la préservation de son espèce afin de pouvoir présenter lors du jugement dernier son âme immaculée.

Désireux de venir en aide à ses semblables, il choisit la réflexion et publia plusieurs essais philosophiques. Il fit scandale avec son pamphlet « Ni dieu ni prêtre. Si Adam avait fait vœu de chasteté. » où il aborda les questions fondamentales de la destinée humaine comme nul autre théologien avant lui, remarquant avec l’acuité de son esprit acéré [[Le paradoxe d’Adam – ibid – Condom, 1924]] que si le premier homme avait fait abstinence, il n’y aurait eu aucun humain pour peupler la terre, et donc ni Christ, ni à fortiori d’église catholique. Il combattit également ardemment les thèses des athées qui prétendaient que le dieu des chrétiens avait fait une drôle de blague aux pauvres humains après le péché originel, les enjoignant d’un côté à peupler la terre – « Croissez et multipliez » – et d’un autre côté leur faisant commettre ainsi éternellement le péché de chair – ce qui aurait été probablement une astuce pour éviter de surpeupler le paradis.

Monseigneur Ricard, qui vise Rome, serait en train de préparer un nouvel ouvrage, qui fera date, La vie sexuelle de la femme mariée soulevant le délicat problème théologique de savoir si, lors de la procréation au sein d’un deuxième mariage, le péché de chair n’est pas purement et simplement doublé.

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8 réponses à Mariage homosexuel : Mgr Ricard résolument « Père No »

  1. Marius dit :

    Sacré pastis pour Mgr Ricard
    On dirait qu’il est pas sorti de l’auberge, le père Ricard. Vé, il a qu’à s’en payer un bien tassé, ça lui clarifiera les idées. A votre santé !

  2. Anonyme dit :

    Je ne suis pas d’accord
    L’Eglise considère que le couple doit user du mariage et donc avoir des relations sexuels, elle n’a jamais consideré l’amour physique comme un péché (a part les comportements déviants). Si l’Eglise exige de ses fidèles des règles sévéres au niveau du comportement sexuel c’est uniquement pour leur bien. Les interdits de l’Eglise ne sont pas fait pour embeter les gens mais pour éviter que ceux ci ne détruise leur vie affective par un usage déréglé de leur vie sexuel (homosexualité, contraception, sodomie, felation, etc…)

  3. Satan dit :

    > G. W. tu t’es trahi !
    Ça y est, il a été réélu et il se permet de lire des news en français puisqu’il n’a plus besoin de séduire son électorat. M. Bush, restez aux US, de grâce, et contentez-vous de la comtesse de Ségur. Et d’abord, votre Eglise ne vous autorise pas à utiliser ces mots qui font partie du dictionnaire des mauvais mots.

    Allez, faites trois pater et trois ave pour avoir écrit des mots interdits. S’il sont interdits, c’est pour éviter que vous ne détruisiez votre vie affective. Et s’il est écrit « Tu ne tueras point » c’est pour éviter que vous ne détruisiez la vie affective des autres.

    A bon entendeur, salut !

  4. J.M. Le Tallec dit :

    > Je suis d’accord
    Comme le dit ce lecteur si pertinent, l’Eglise considère que le couple doit avoir des relations sexuelles à condition de ne pas détruire sa vie affective avec la contraception. Par exemple le couple chinois qui ne peut avoir qu’un enfant doit avoir une seule relation sexuelle pendant toute sa vie. C’est ce que l’Eglise appelle une vie affective épanouie.

    Evidemment, pour Mgr Ricard, avoir une relation sexuelle dans toute sa vie c’est le paradis !

  5. J.M. Le Tallec dit :

    > Je suis d’accord
    Comme le dit ce lecteur si pertinent, l’Eglise considère que le couple doit avoir des relations sexuelles à condition de ne pas détruire sa vie affective avec la contraception. Par exemple le couple chinois qui ne peut avoir qu’un enfant doit avoir une seule relation sexuelle pendant toute sa vie. C’est ce que l’Eglise appelle une vie affective épanouie.

    Evidemment, pour Mgr Ricard, avoir une relation sexuelle dans toute sa vie c’est entrevoir le paradis !

  6. Anonyme dit :

    > Les 40 degrés de l’inconscience
    Ma parole, Monseigneur Ricard, mais vous avez bu ! J’espère que c’est du vin de messe et pas la recette de votre maman (vous savez, la liqueur qu’elle mettait dans votre biberon)

  7. r dit :

    > Usage déréglé ?
    Eh oui, on ne le sait pas assez : depuis Jésus Christ chaque année les ecclésiastiques donnent de leur personne pour le bien-être de leurs ouailles. Ainsi les nonnes, moines, curés, évèques et archevèques s’adonnent systématiquement à tous les dérèglements sexuels pour vérifier qu’ils détruisent la vie affective. C’est tellement éprouvant qu’ils doivent systématiquement s’aider de boisson pour tenir le choc !

    Décidément, la vie dans les couvents n’est pas une sinécure !

  8. JM Le Tallec dit :

    > Je suis d’accord
    Eh oui, on ne le sait pas assez : depuis Jésus Christ chaque année les ecclésiastiques donnent de leur personne pour le bien-être de leurs ouailles. Ainsi les nonnes, moines, curés, évèques et archevèques s’adonnent systématiquement à tous les dérèglements sexuels pour vérifier qu’ils détruisent la vie affective. C’est tellement éprouvant qu’ils doivent en permanence s’aider de boissons pour tenir le choc !

    Décidément, la vie dans les couvents n’est pas une sinécure !

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